« Avant ma mobilité, je n’aimais pas rencontrer l’autre. Aujourd’hui, j’adore voyager et aller vers de nouvelles personnes. Mon séjour m’a transformé. » C’est pour encourager d’autres jeunes à se lancer dans l’aventure Erasmus+ que Nabil, 23 ans, a souhaité participer à la campagne média initiée par l’Agence Erasmus+ France / Education Formation. Longtemps aux prises avec des difficultés scolaires, son entrée au Lycée professionnel Honoré Baradat (Pau, Pyrénées-Atlantiques) marque pour lui un tournant. En terminale, il a l’occasion de partir 10 jours en Grèce, dans le cadre du projet « Dreamers beyond Borders », autour de la thématique de la migration, et récompensé en 2023 par le Prix européen de l’enseignement innovant.
« Je me suis porté volontaire et j’ai motivé mes camarades, ravi de la perspective d’un voyage en milieu d’année scolaire… mais j’étais très loin d’imaginer l’impact que ce séjour aurait sur moi ! », s’amuse-t-il. Les échanges en anglais avec des camarades grecs — il est logé dans la famille de l’un d’eux — lui apportent « une vraie ouverture, et font sauter la barrière de la langue », tandis que certaines expériences, telle la visite d’un camp de réfugiés, le marquent durablement. « Moi qui étais souvent en retrait, je suis devenu extraverti », explique celui qui est aujourd’hui coiffeur à Pau. « C’est cette confiance en moi qui m’a permis d’oser me lancer sur les réseaux sociaux pour promouvoir l’activité de mon salon. Mon compte totalise à présent plus de 20 000 abonnés ! »
L’exemple de Nabil illustre le cœur du message de la campagne média, dont Anne-Sophie Brieux, chargée de communication à l’Agence Erasmus+ France / Education Formation, résume le concept en quelques mots : « Les vidéos et affiches mettent en scène deux versions de chaque participant : avant de partir en mobilité Erasmus+, et après leur retour. Cet avant/après permet de montrer ce que l’expérience a changé pour eux. » Un spot de 30 secondes (décliné en deux vidéos plus courtes) et six capsules vidéo ont été réalisés. Ils mettent en lumière la métamorphose de Daris, Emma, Joséphine, Iman, Laurine, Shérine et Yanisse, qui, comme Nabil, ont été durablement impactés par leur mobilité Erasmus+.
Durant la campagne, ces contenus seront largement diffusés sur tout le territoire français, en métropole et dans les départements et régions d’Outre-mer, via l’achat d’espaces publicitaires sur les plateformes vidéo largement utilisées par les jeunes (Youtube, Twitch, Allociné…). Ils circuleront également sur les réseaux sociaux. En outre, deux modèles d’affiches seront positionnés dans des lieux de fort passage — telles les gares des grands centres urbains.
« En mettant en valeur le parcours de participants aux profils variés, nous voulons faire savoir qu’Erasmus+ est accessible à tous, quels que soient le statut — étudiants, apprentis, demandeurs d’emploi… — ou l’origine sociale. L’idée est aussi de montrer aux jeunes que le programme peut répondre à leurs aspirations : trouver un métier, s’engager dans une voie qui ait du sens, prendre confiance en eux… », poursuit Anne-Sophie Brieux, précisant que les différents contenus renvoient tous à une page de destination, laquelle présente l’ensemble de la campagne média, et ouvre sur des ressources complémentaires.
Ainsi, comme Nabil, c’est pour « faire connaître le programme et ses possibilités » qu’Emma, 25 ans, participe à l’opération. La jeune femme, qui a effectué un stage de cinq mois dans un hôtel de luxe en Sicile dans le cadre de son BTS management en hôtellerie-restauration, regrette que davantage de ses camarades n’aient pas saisi les opportunités de mobilité offertes par son établissement. « Pouvoir partir à l’étranger, même quand on n’a pas de moyens — ce qui était mon cas — c’est une vraie chance ! » s’enthousiasme-t-elle.
Là-bas, elle officiait en cuisine et en salle. « Je n’ai jamais autant travaillé de ma vie », se remémore-t-elle. « Nous étions en pleine saison touristique ! » Elle garde de très bons souvenirs de son séjour : « J’ai appris des choses, je me suis fait des amis — et notamment les propriétaires de l’hôtel qui ont l’amour du travail bien fait, et avec lesquels je suis toujours en contact. Enfin, avant de partir, je pensais avoir un bon niveau en italien, mais en arrivant j’ai déchanté. Cette expérience m’a permis de faire de rapides progrès. » De retour en France, et après avoir passé un CAP Pâtisserie, la jeune femme se prépare aujourd’hui à ouvrir un restaurant à Montreuil (Seine–Saint-Denis).
« Il y a une continuité dans la démarche de l’agence, qui mise sur le partage d’expérience pair à pair pour promouvoir le programme », explique Anne-Sophie Brieux. C’est cette même approche qui a guidé le lancement, en 2023, des ambassadeurs Erasmus+. Ce réseau regroupe 52 anciens bénéficiaires du programme, volontaires pour partager leur expérience auprès de futurs candidats à la mobilité. Certains d’entre eux participent aussi à la campagne. C’est le cas d’Iman, 27 ans, originaire de Montpellier.
Durant son cursus de brevet professionnel charpentier de marine, en Loire-Atlantique, la jeune femme s’envole pour Casarile (Italie) pour trois semaines. « Ç’a été une expérience incroyable. J’y ai rencontré un “maestrodacia”, un grand maître artisan, spécialiste de la charpente marine traditionnelle. Il m’a beaucoup inspiré. Sur place, j’ai eu l’occasion de rénover un vieux bateau vénitien à fond plat : un “topo”. » Passionnée par l’apprentissage de savoir-faire ancestraux, Iman retient aussi « la fierté de réussir à se débrouiller seule dans un pays étranger, et le plaisir de découvrir de nouvelles cultures ».
L’année suivante, elle repart donc pour l’Allemagne, où elle effectue notamment un stage sur un chantier naval à Kiel, et se dit prête à voyager de nouveau si l’occasion se présente. « Par mon témoignage, je veux aussi montrer à d’autres femmes qu’il est possible de suivre la voie professionnelle que l’on a choisie, même dans un métier majoritairement exercé par des hommes, comme le mien. Et pour moi, vivre une expérience de mobilité européenne est un moyen de tracer son chemin et de mieux se connaître ! » Un message qui devrait en encourager plus d’une à prendre le large !
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