Grâce au programme européen Erasmus +, il est possible d’obtenir des subventions pour organiser un voyage scolaire pour une classe de primaire, et ce, dès la petite section de maternelle. Si l’on a coutume de dire que les voyages forment la jeunesse, on oublie souvent de préciser qu’il n’est jamais trop tôt pour rencontrer l’autre, découvrir de nouveaux horizons – dans un cadre sécurisant – et en tirer des enseignements qui serviront toute la vie. Plus encore, un voyage scolaire en primaire dans un autre pays, c’est aussi l’occasion de faire souffler le vent du large sur tout une école et de souder la communauté éducative. Sans plus tarder, voici 5 excellentes raisons de franchir le pas.
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Théâtre, biodiversité, cuisine, nouvelles technologies… Toutes les thématiques qui permettent aux élèves et aux équipes pédagogiques de différents pays de travailler ensemble autour de créations communes (réalisation d’un logo, d’une fresque murale, de vidéos, …) peuvent être traitées dans le cadre d’un projet Erasmus+.
« Une belle occasion de travailler différemment », s’enthousiasme Anastasia Dincq, directrice de l’école Pierre-de-Ronsard de Vayres (Haute-Vienne), dont le projet Erasmus+ sur la thématique des stéréotypes de genre a été récompensé par le Prix Hippocrène de l’éducation à l’Europe. « Les élèves des écoles partenaires – finlandaise, française, grecque et roumaine – ont notamment réécrit collectivement des contes de fées en détournant les stéréotypes« , dit-elle.
Intégrées aux enseignements – et souvent à la croisée de plusieurs disciplines – ces activités permettent de renforcer la motivation des élèves.
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Progrès en langue ainsi qu’en expression écrite et orale. Mais aussi un renforcement de la confiance en soi et de la capacité à travailler en groupe… « Les études montrent que les projets Erasmus+ permettent de développer les compétences transversales et psychosociales. Cela favorise la réussite dans le second degré, et permet de lutter contre le décrochement scolaire , confirme Noémie Barat, chargée de promotion enseignement scolaire à l’agence Erasmus+ France / Education Formation.
Pour Anastasia Dincq, organiser un voyage scolaire avant la sixième, c’est aussi permettre aux élèves de gagner en autonomie. Dans le cadre du projet Erasmus+ de son établissement, des élèves français se sont rendus en Finlande en 2019. « Ils ont été logés en famille d’accueil et ne pouvaient donc plus compter sur leurs parents pour préparer le petit déjeuner ou préparer leurs vêtements. De même, il leur a fallu trouver des solutions pour contourner la barrière de la langue. Comme par exemple par les gestes« , poursuit-elle. Une faculté à s’adapter qui constitue un vrai atout pour l’avenir.
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Pour beaucoup d’enfants, un voyage scolaire à l’étranger est la toute première occasion de passer les frontières. « La plupart de ceux qui sont partis en Finlande n’avaient jamais pris l’avion, et n’étaient jamais partis hors de France. À leur retour, ils étaient fiers d’avoir découvert un nouveau pays« , explique Anastasia Dincq.
« En primaire, la mobilité permet une première expérience de la diversité culturelle, ce qui constitue les prémices du sentiment de citoyenneté européenne« , dit Agnès de Simone, également chargée de promotion à l’Agence. Une démarche qui, selon elle, trouve sa pertinence dès la maternelle. « À l’étranger, le jeune enfant va découvrir une nouvelle école, rencontrer des camarades qui parlent une autre langue, mangent d’autres plats à la cantine… Il est intéressant de travailler sur les comparaisons : qu’est-ce qui est différent entre les deux pays ? Qu’est-ce qui est commun ?« , poursuit-elle.
Un voyage scolaire, c’est aussi l’opportunité de proposer une expérience internationale aux élèves qui ne partiront pas, comme en témoigne le projet mené par l’école Pierre-de-Ronsard : « Cinq enfants se sont envolés vers la Finlande, mais c’est bien toute la classe des cours élémentaires et cours moyen qui a travaillé à distance avec les autres écoles européennes, soit 27 élèves », indique Anastasia Dincq. À ce titre, les nouvelles technologies, par exemple via la plateforme eTwinning, sont des alliés précieux. Ils permettent de mettre en place facilement des échanges virtuels entre classes européennes, seuls ou en complément d’une mobilité.
Plus largement, intégrer pleinement ces projets de mobilité Erasmus+ au projet pédagogique de l’école sont un moyen d’enrichir les enseignements. Mais également de favoriser la réussite de tous. De plus, cela « permet de valoriser l’établissement sur le territoire et auprès des familles », ajoute Agnès de Simone. Une stratégie gagnante à tous points de vue.
« Un projet Erasmus+ favorise la cohésion d’équipe, car cela pousse tous les personnels intervenant dans l’établissement à travailler ensemble », dit Noémie Barat. « Un voyage scolaire, c’est beaucoup de préparation. Nous sommes une petite école qui compte deux classes, et avec ma collègue enseignante, nous devons compter l’une sur l’autre et nous faire confiance », confirme Anastasia Dincq.
En découle une amélioration du climat scolaire, d’autant que la démarche offre l’occasion au personnel éducatif de s’enrichir professionnellement : rencontrer des homologues étrangers, découvrir d’autres pratiques dont on pourra s’inspirer ou progresser en langue… « Enseignants, administration, ATSEM, AESH, employés de cantine, salariés de mairies… Tous peuvent partir se former en Europe grâce au programme Erasmus+ », précise Agnès de Simone.
De son côté, la directrice de l’école Pierre-de-Ronsard se prépare à rencontrer ses homologues en Grèce cet automne. L’objectif ? Organiser la deuxième phase de ce projet de mobilité sur les stéréotypes : « Cette année, les enfants vont élaborer ensemble un jeu de plateau … et en décembre, des enfants partiront en Roumanie. » De nouvelles découvertes en perspective !
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Depuis 2021, il existe deux modalités d’accès aux financements Erasmus+ pour organiser des mobilités à l’étranger dans le cadre de l’enseignement scolaire :
●L’accréditation Erasmus+, destinée aux établissements qui souhaitent s’inscrire durablement dans une démarche d’internationalisation. Cette accréditation permet l’accès garanti et simplifié à des financements chaque année, jusqu’en 2027.
●Le projet de mobilité de courte durée, permettant la mise en place de mobilités ponctuelles limitées à 30 participants (hors accompagnateurs). Une solution idéale si l’on souhaite se lancer en douceur.
Vous pouvez aussi rejoindre un consortium de mobilité en tant que membre (ex : rejoindre le projet de mobilité porté par son académie ou par un établissement de son bassin éducatif).
À savoir que les subventions européennes permettent de soutenir des voyages scolaires mais aussi d’autres types de mobilités. Des mobilités de formation ou d’observation pour les personnels et enseignants par exemple, ou encore une visite préparatoirechez un partenaire d’accueil européen
Construire son projet Erasmus+
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