A la Cité scolaire Bellevue située à Albi, ce sont les élèves de 5ème et de 4ème de la section d’enseignement général et professionnel adapté (Segpa) qui organisent les #ErasmusDays au sein de l’établissement. Un engagement qui s’inscrit dans la continuité de leur participation au projet Erasmus+ « Élèves et citoyens européens : construisons ensemble notre réussite éducative ! ». Lancé à l’initiative de l’équipe pédagogique, ce projet de mobilité de courte durée vise à ouvrir les élèves de Segpa à la diversité culturelle et à l’engagement civique. Magali Frezouls, enseignante Segpa, et quatre de ses élèves nous racontent.
M.F. : Le Collège Bellevue, à Albi, s’inscrit dans une cité scolaire qui comprend une classe préparatoire aux grandes écoles (CPGE), un Greta pour la formation continue des adultes et un lycée. Notre collège compte 850 élèves. Il accueille un dispositif Ulis (Unité Locale d’Inclusion Scolaire), une classe externalisée d’ITEP (Institut Thérapeutique Éducatif et Pédagogique), une UPE2A (unité pédagogique pour élèves allophones arrivants) et une Segpa. On y trouve donc un public très hétérogène. Avec 128 élèves, la Segpa propose deux classes par niveau.
M.F. : Notre projet de mobilité de courte durée concerne tous les élèves Segpa d’une même promotion : ceux des deux classes de 5ème de l’an dernier et qui poursuivent cette année alors qu’ils sont en 4ème. Les personnels y participent également : enseignants, conseiller principal d’éducation et assistants d’éducation. Notre objectif est de former les élèves à la citoyenneté européenne et de les sensibiliser à la mobilité. L’an dernier, six élèves ont pu partir en Grèce, et cette année huit iront en Italie et huit autres au Portugal.
Leyla : Le 17 octobre, nous proposerons des ateliers aux élèves de 6ème le matin et à ceux de 5ème l’après-midi. Les ateliers sont encore en construction et nous nous inspirons de ceux créés l’an dernier, avec toutefois une nouveauté : un escape game intitulé « À la recherche du traité perdu », autour de la construction européenne. Il y aura également un atelier culinaire sur la Grèce et peut-être même sur l’Italie. Nous ferons également découvrir des danses traditionnelles. L’an dernier, nous avions mis à l’honneur le fromage et l’huile d’olives. Là, nous pensons proposer la recette du tzatziki. Enfin, il y aura un atelier sur la citoyenneté et l’engagement.
M.F. : Nous espérons pouvoir proposer un repas européen au self et mettre l’hymne européen en sonnerie. Nous sommes également en cours de réflexion pour proposer des activités différentes aux 4èmes et aux 3èmes, comme des témoignages de jeunes ayant effectué des mobilités. C’est une journée un peu festive, pendant laquelle on essaie de mixer toutes les classes lors de la construction des groupes. A la fin de la journée, tous les élèves obtiennent un diplôme personnalisé qui aura été réalisé par les élèves de Segpa en charge de la journée.
Francesca : Lors des rotations, nous allons conduire et gérer de façon autonome les groupes composés d’une vingtaine d’élèves. Nous devrons aussi répondre aux questions des professeurs et des élèves par rapport à l’organisation de la journée. Nous aurons également la charge de préparer et gérer des salles, et nous animerons des ateliers avec l’aide des enseignants. Et en fin de journée, c’est nous qui remettrons les diplômes aux participants.
M.F. : Nous consacrons beaucoup de cours dans les semaines qui précèdent les #ErasmusDays à l’organisation du matériel : affiches, diplômes, etc. En Segpa, nous avons la chance d’avoir une super équipe qui s’investit à fond !
Francesca : Je me sens fière et contente, même si nous avons un peu le trac de parler devant tout le monde. J’ai peur que les élèves ne nous écoutent pas.
Nasredine et Louis : Pour une fois, nous allons faire un peu comme les professeurs, on se sent grands ! C’est une grande fierté de pouvoir expliquer, partager. Et d’avoir des responsabilités.
M.F. : Ils prennent conscience que cela demande du temps et de l’investissement. Ils s’aperçoivent également de l’importance de travailler en équipe et de s’engager. Cela a un impact sur la cohésion de la classe aussi : cet événement leur fait du bien, créé une responsabilité collective. Et à l’échelle de l’individu, c’est bon pour la confiance en soi des élèves. Ils développent également de nouvelles compétences, pendant l’organisation en amont avec la planification des tâches, mais aussi en communication le jour J, avec un travail sur le vocabulaire et le langage.
M.F. : Cela passe forcément beaucoup mieux. Même par rapport aux collègues : ils sont dans la bienveillance quand c’est un élève qui amène le groupe et anime les ateliers. Ils sont également plus disponibles et à l’écoute pour aider. Les autres élèves sont souvent surpris au départ, mais apprécient d’être pris en charge par leurs pairs.
M.F. : Déjà, d’y participer sans attendre ! Cela peut prendre plein de formes différentes. Mais le principal, c’est qu’il faut s’y prendre bien à l’avance. Je trouve que les #ErasmusDays sont nécessaires pour faire connaître notre projet Erasmus+ : ils créent une émulation dans l’établissement et sensibilisent beaucoup de monde. En général, cela donne envie de participer au programme et des collègues du lycée sont venus nous poser des questions sur les programmes de mobilité, avec l’envie d’en lancer un de leur côté. C’est une façon plus agréable de partager que juste faire passer une petite information.
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