Le budget annoncé mercredi par la Commission européenne prévoit une augmentation d’au moins 90% des financements du programme Erasmus + pour 2021-2027. La prochaine période se prépare dès la rentrée de septembre avec la mise en place des mobilités hybrides. Organisant les échanges européens en éducation depuis 33 ans, Erasmus + s’adapte et ouvre des perspectives pour 2021-2027.
La Commission européenne a annoncé, le 18 mai, que les apprenants Erasmus + pourront participer à des mobilités hybrides (mêlant activités virtuelles et mobilité physique) dès 2020. Tout en préservant les séjours à l’étranger, notamment pour l’acquisition des compétences transversales, ces mobilités hybrides associent des activités virtuelles – comme l’apprentissage à distance organisé par l’établissement d’accueil – avec une mobilité physique à l’étranger à une date ultérieure, quand les conditions sanitaires le permettront.
Ces mobilités hybrides préfigurent dès maintenant celles qui sont inscrites dans le prochain programme Erasmus + 2021-2027. A la demande des agences nationales Erasmus+ et d’établissements porteurs de projets Erasmus +, la Commission européenne a offert cette flexibilité aux établissements dès l’automne 2020, pour leur permettre d’expérimenter ces nouveaux formats.
L’accès au programme Erasmus + 2021-2027 se prépare dès maintenant. Les candidatures des chartes pour les établissements de l’enseignement supérieur (ECHE) se sont clôturées le 26 mai. Les candidatures viennent d’ouvrir pour les « accréditations », un sésame qui permettra aux organismes d’éducation et de formation d’organiser des mobilités Erasmus+ sur la période 2021-2027, pour les secteurs scolaires, de l’enseignement et de la formation professionnels, et de l’action sociale et l’ESS. Principal avantage : un accès facilité aux financements de la mobilité dans le prochain programme.
Dans le plan de relance de la Commission européenne présenté le 27 mai 2020, le Cadre financier pluriannuel a été revisité. Le programme Erasmus + (rubrique 2 « Cohésion et Valeurs ») est doté de 24,6 milliards d’euros en prix 2018 pour la période 2021-2027 (contre 21 milliards proposés par les Etats membres lors du Conseil de février 2020), soit 27,9 milliards en euros courants. Par rapport aux 14,7 milliards d’euros de la programmation actuelle, cette nouvelle proposition représente une augmentation de 90% des financements du programme – augmentation proche du doublement initialement proposé par la Commission européenne dans sa proposition de mai 2018.
Il faut aussi tenir compte du fait que ce budget s’applique sur le périmètre d’une Union européenne à 27, post-Brexit ; du budget complémentaire (rubrique 6 « Voisinage et reste du monde ») attendu en 2021 ; et des financements complémentaires des pays (hors UE) du programme – Norvège, Liechtenstein, Islande, Macédoine du nord, Turquie, Serbie, auxquels se joindra peut-être le Royaume-Uni – qui n’ont pas encore renégocié avec la CE les accords de partenariat 2021-2027.
Le programme Erasmus + devrait croître de façon très significative. Il permettra ainsi aux citoyens européens de gagner en compétences, de leur offrir une chance de s’adapter à un monde changeant, d’accéder plus facilement à un marché de l’emploi tendu par la crise sanitaire et de favoriser la cohésion et le partage des valeurs européennes.