Organisé par l’Agence Erasmus+ France / Education Formation dans le cadre de l’Année européenne des compétences, en partenariat avec l’association Euro App Mobility et avec le soutien de Centre Inffo, cet événement inédit a réuni les têtes de réseau de l’apprentissage en Europe, soit 140 professionnels issus de 27 pays. « Une occasion unique de célébrer les vertus d’une expérience de mobilité pour tous les jeunes, et qui doit permettre à tous les acteurs de l’enseignement et de la formation professionnels de mieux se connaître et d’unir leurs forces pour encourager ces mobilités », selon la ministre.
« Le succès du programme Erasmus+ témoigne qu’une mobilité est un véritable atout dans l’accès au premier emploi », a-t-elle indiqué. Et pour renforcer la capacité des acteurs à bâtir des projets de mobilité et lever les freins existants, elle a rappelé avoir « placé l’accès à la mobilité en Europe au cœur de [sa] feuille de route [ministérielle] » avec, notamment, le soutien à la proposition de loi Maillard, « votée par l’Assemblée nationale en mai et examinée ce mois de décembre au Sénat ». Cette loi devrait permettre la mise en veille du contrat ou la mise à disposition de l’apprenti auprès d’une structure d’accueil à l’étranger durant une mobilité longue, et garantir un socle de financement de sa protection sociale.
« Développer la mobilité des apprentis, c’est là notre seul mot d’ordre », a déclaré Nelly Fesseau, directrice de l’Agence Erasmus+ France / Education Formation. « Ces dernières années, nous avons noté une progression de 30 % qu’il faut continuer d’appuyer et de consolider », a-t-elle dit, rappelant qu’il « s’agit à la fois d’une priorité nationale, d’une priorité européenne et d’une priorité pour l’agence ».
« La recommandation du Conseil de l’Union européenne en matière d’enseignement et de formation professionnels du 24 novembre 2020 prévoit qu’en 2025 au moins 8 % des élèves de l’éducation et de la formation professionnelles puissent bénéficier d’une expérience de mobilité à l’étranger », a rappelé quant à elle Chiara Riondino, cheffe de l’unité formation professionnelle, apprentissage et éducation des adultes à la Commission européenne, dans un message vidéo. Et pour encourager encore davantage la mobilité pour tous, elle a ajouté que la Commission « travaille à l’élaboration d’une proposition de recommandation du Conseil sur la mobilité qui doit être lancée de façon imminente, et s’adressera à tous les secteurs de l’éducation et de la formation. »
Dans le cadre d’une table ronde intitulée « Quelles stratégies nationales et européennes pour impulser la mobilité des apprentis ? », la ministre a souligné qu’une « coopération de tous les acteurs est nécessaire pour la réussite de l’Europe des compétences et le développement de la mobilité des apprentis. » Une position largement partagée par toutes les parties présentes. Nelly Fesseau a ainsi rappelé qu’en novembre 2022 « les députés européens de l’Alliance parlementaire pour l’enseignement et la formation professionnels ont lancé une initiative européenne pour la mobilité longue des apprentis, qui a donné lieu à un appel pour la formalisation d’un espace européen de l’apprentissage ».
« Cette démarche s’inscrit dans le temps long. Elle exige un dialogue constant entre les institutions européennes et les États membres », a expliqué le député européen Sandro Gozi. « Nous devons aussi mettre en valeur l’expérience des professionnels et des associations de terrain, telles Euro App Mobility », a-t-il ajouté avant de préciser que les députés européens vont, ce mois de novembre, « adopter en séance plénière du Parlement européen, une proposition de révision des traités de l’Union pour renforcer les compétences de l’UE dans le domaine de l’éducation. »
« Pour développer cette belle ambition d’un espace européen de la formation professionnelle et de l’apprentissage, il faut que les pouvoirs publics soient sensibilisés, mais aussi que tous les acteurs sur le terrain se saisissent de ce projet et le mettent en œuvre », a confirmé Jean Arthuis, président de l’association Euro App Mobility, qui œuvre en faveur de la mobilité longue des apprentis. « C’est dans cette optique que nous développons une plateforme de mise en relation des acteurs européens de la mobilité, facilitant la rencontre entre offres et demandes de stages pour les apprentis », a-t-il ajouté. Euro App Mobility déploie également les projets MOBLT et MONA qui visent à former des référents mobilité et à expérimenter l’intégration de mobilités longues dans le parcours des apprentis.
« Nous avons besoin de toutes ces convergences », a déclaré Gérard Bobier, président de la Chambre de métiers et de l’artisanat d’Indre-et-Loire, en guise de conclusion à la table ronde. « Il y a aujourd’hui une réelle opportunité pour nos jeunes de se former, de découvrir d’autres cultures, et d’expérimenter ces échanges européens qui permettront à nos entreprises de disposer des compétences nécessaires à leur compétitivité. Nous en avons besoin, tout comme nous avons besoin de citoyens engagés. »
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