Votre projet « Mens sana in corpore sano » a reçu le Prix national eTwinning 2024 dans la catégorie spécial Erasmus+. En quoi consistait-il ?
Ce projet portait sur le sport et a été inspiré par les Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024 qui se tenaient à la même période. Son sujet correspondait tout à fait à la thématique 2024 du concours national eTwinning qui était le bien-être à l’école. Associant quatre établissements d’Espagne, d’Italie et de France, il s’est en effet appuyé sur l’étude des pratiques sportives pendant l’Antiquité pour sensibiliser les élèves aux enjeux du sport.
Son objectif : rendre les élèves acteurs de leur propre bien-être et du climat scolaire au sein de l’établissement. Au cours du projet, ils ont questionné toutes les composantes du bien-être, comme le sommeil, l’alimentation ou la relation aux écrans, en créant des enquêtes, une exposition et un blog. Ils ont également participé à des challenges,comme une compétition en ligne avec les Italiens.
Quels ont été les atouts des mobilités Erasmus+ organisées ?
Nous avons organisé des mobilités courtes d’une semaine, chez nos partenaires espagnols notamment. Ces séjours en physique ont permis de réaliser d’autres types d’activités, comme des compétitions sportives. Nous avons par exemple organisé des jeux paralympiques lorsque nous avons reçu les Espagnols. Les élèves ont ainsi pu découvrir et pratiquer le cécifoot ou encore le volley assis.
Des mobilités plus longues étaient aussi au programme et nous avons reçu cinq élèves espagnols durant un mois. Nos élèves les ont accueillis avec bienveillance. Ils avaient une vraie volonté de leur faire découvrir des choses, mais aussi de les aider en trouvant des solutions aux difficultés qu’ils pouvaient rencontrer. En fait, accueillir a été aussi formateur que partir.
> Découvrir l’accueil des partenaires espagnols
Et l’impact de ces projets sur les élèves et le climat scolaire du collège ?
Ces projets ont eu un réel impact sur les élèves. Ils ont appris à vivre ensemble, à être curieux, à sortir de leur zone de confort et à aller vers l’autre pour coopérer et construire collectivement. Ils ont appris autre chose que les connaissances académiques, ce qui est tout aussi important : les compétences transversales.
Et puis, les élèves ont travaillé en groupe, ont dû s’écouter et s’entraider. C’est tout une dynamique qui s’est mise en place : ils n’étaient plus dans une démarche individualiste à vouloir obtenir la meilleure note, ils cherchaient à faire réussir l’ensemble du groupe lors des exercices et évaluations. Il y avait plus de solidarité et de bienveillance.
En tant qu’enseignant, on gagne tellement en qualité de relations avec nos élèves. A travers ces projets, j’ai noué des relations privilégiées avec mes élèves, mais aussi avec ceux dont je ne suis pas l’enseignante.
Qu’est-ce que ces projets européens apportent aux enseignants ?
La coopération européenne donne du sens à mon travail et m’a permis de me renouveler professionnellement. D’ailleurs, je ne me vois pas ne plus mener de projets eTwinning. Grâce aux échanges avec mes collègues européens, j’ai pu relativiser certaines problématiques, mieux comprendre l’actualité et m’enrichir d’autres pratiques. Des liens forts se sont construits entre nous et de nombreuses choses nous rapprochent, comme l’enjeu de l’apprentissage du latin, la volonté de s’appuyer sur l’Antiquité pour mieux comprendre les défis actuels, ou encore l’envie de transmettre les valeurs européennes à nos élèves.
J’ai beaucoup appris sur la manière dont le latin était enseigné ailleurs, à la manière d’une langue vivante. Ce n’est pas le cas en France et j’ai pu faire évoluer mes pratiques d’enseignement. Et puis, il n’y a pas que les professeurs de langues qui peuvent se lancer dans des projets européens ! Finalement, la langue n’est qu’un outil de communication et participer au programme Erasmus+ c’est bien plus qu’apprendre une langue étrangère. C’est avant tout s’ouvrir sur le monde, sur l’Europe et d’autres cultures.
Un nouveau projet eTwinning et d’autres mobilités Erasmus+ à venir ?
Un nouveau projet eTwinning est en cours. Il s’intitule EPIC Europe et rassemble autour du thème des migrations des collèges et lycées européens d’Espagne, de France, de Grèce, d’Italie et de Serbie. Nous partons des migrants et des déplacés à l’époque de l’Antiquité pour aborder le sujet actuel des migrations. Les élèves iront à la rencontre de migrants et les intervieweront pour mieux comprendre leurs parcours. C’est une façon de mener une réflexion autour de la xénophilie, c’est-à-dire l’intérêt pour les cultures étrangères, et de célébrer les valeurs européennes qui nous unissent.
En ce qui concerne les mobilités Erasmus+, c’est ma collègue, professeure d’espagnol, qui a pris la relève. Les mobilités sont associées à un autre projet eTwinning, « Préserver l’eau, protéger la vie », qui œuvre sur le thème de la préservation de l’eau et qui associe d’autres disciplines, comme la physique-chimie.
Tous les témoignages