Actuellement étudiante en première année de BTS dans un lycée hôtelier toulousain, Manon Parce Laubies, 19 ans, est partie six semaines en Espagne dans le cadre de son Bac professionnel. Une expérience en entreprise qui lui a donné envie de plus. Elle nous raconte.
C’était en 2022 et j’étais élève au Lycée hôtelier Quercy Périgord, à Souillac, en 1ère Bac pro Commercialisation et Service. Mon cursus prévoyait un stage en entreprise obligatoire avec la possibilité de le faire à l’étranger. J’ai saisi cette opportunité : j’avais envie de voir comment ça se passait dans un autre pays. Et c’était l’occasion d’avoir une première expérience professionnelle à l’international.
J’avais le choix entre l’Espagne et l’Angleterre. Comme mon niveau d’anglais est moins bon, j’ai préféré partir à Valence, en Espagne, pour ne pas m’ajouter de difficultés liées à la langue. Mon autre motivation à préférer l’Espagne était plus personnelle : ma grand-mère y est née et on y allait quand j’étais toute petite. J’avais envie d’y retourner.
Je suis partie un mois et demi, travailler dans une brasserie traditionnelle, avec une camarade de mon lycée. Le midi nous servions des plats comme des paëllas ou des entrées traditionnelles. Le soir, l’établissement proposait des tapas espagnoles. Comme j’étais mineure, je ne pouvais pas travailler tard le soir. Je travaillais donc sur le créneau 12h – 20h. Je m’occupais surtout du service : installation des clients, prise des commandes, conseil et vente de produits, etc. J’avais un maître de stage qui nous encadrait et, du côté de mon lycée, notre professeur de langue, qui était notre référent, nous écrivait régulièrement pour prendre de nos nouvelles.
Cette expérience m’a permis de découvrir les différences entre nos deux pays. Les Espagnols mangent beaucoup plus tard : le service de midi ne commence que vers 13 heures et finit bien après. Le service va très vite, tout doit être très rapide. Il nous arrivait de remonter trois fois une table au cours du même service !
Au niveau de l’organisation de la mobilité, c’est mon lycée qui m’a mise en contact avec la brasserie et le logement. Avec l’autre élève qui était en stage dans la même brasserie que moi, nous étions hébergées dans une famille d’accueil. Depuis, nous avons eu peu d’échanges avec elle, en revanche, je suis encore régulièrement en contact avec mes anciens collègues. J’aimerais bien retourner les voir.
Cette mobilité m’a donné l’envie de retourner en Espagne. J’aime beaucoup le mode de vie espagnol, l’ambiance dans les cuisines. C’est un peu plus vivant, plus festif qu’en France, avec beaucoup de musique !
Cette expérience m’a aussi apporté une grande facilité à me faire comprendre en espagnol. Il fallait se débrouiller pour parler, et aussi s’adapter. J’ai globalement gagné en autonomie. Cela fait grandir de partir seule dans un autre pays !
D’un point de vue professionnel, on m’a dit que c’était bien d’avoir cette expérience sur le CV. Et c’est vrai qu’aujourd’hui, quand j’ai des clients espagnols, je n’ai pas de difficultés à leur parler.
Comme nous étions mineures, nous n’avions pas trop le droit de sortir en soirée, ce que j’ai trouvé dommage car la vie espagnole se déroule vraiment le soir ! Mais nous avons tout de même eu la possibilité de le faire à deux ou trois occasions. J’ai adoré l’ambiance dans les rues de Valence, avec des fêtes un peu partout, des scènes ouvertes, de la musique. J’ai des souvenirs magnifiques avec tout le monde qui chante et danse ensemble. Comme des fêtes de quartiers, avec des tables dehors. Globalement j’aime beaucoup Valence, c’est une très jolie ville. Et les alentours sont encore plus beaux. Nous sommes allés visiter Gandia par exemple.
Je voulais pouvoir motiver d’autres jeunes à partir. Personnellement, avant de partir, j’étais stressée, ce n’était pas facile. Et pourtant, c’est super intéressant à vivre et très enrichissant. Mon idée est donc de rassurer les autres élèves, de leur dire de ne pas s’inquiéter. Par exemple, il ne faut pas craindre le fait de travailler dans une langue étrangère, car on s’adapte très vite. Et on n’est jamais seul sur place, il y a toujours quelqu’un pour nous aider. Bref, il faut foncer !
Personnellement, j’envisage de repartir après mon BTS, pour une autre expérience en Espagne, dans une ville différente. Et pourquoi pas y vivre si j’y trouve ma place ! Ce stage m’a beaucoup aidée dans cette démarche.
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