Dans quel contexte avez-vous réalisé votre mobilité Erasmus+ ?
J’ai réalisé une mobilité Erasmus+ lors de ma deuxième année de licence DNMADE (Diplôme National des Métiers d’Art et du Design) Matériau Verre à l’Ecole du Verre, située dans le 5ème arrondissement de Paris. J’ai passé mon deuxième semestre à l’Escuela de Arte y Superior de Diseño de Séville, en Espagne. C’était la première année que mon établissement proposait un échange Erasmus, et c’était sur la base du volontariat. Nous étions deux élèves à partir à Séville.
Les cursus sont très différents entre la France et l’Espagne. Pour obtenir les équivalents ECTS, nous étions inscrites dans les classes de design, qui correspondent aux études supérieures, alors que l’artisanat est davantage à destination d’adultes en reconversion. Nous avons pu trouver des arrangements et suivre des cours dans les deux domaines, en participant à des ateliers, en mosaïque, par exemple.
Côté design, l’établissement espagnol proposait davantage une formation autour du design d’espaces, alors que dans mon école française, nous travaillions sur le design d’objets. Nous nous sommes initiés aux logiciels spécifiques et à la démarche de réflexion grâce à l’accompagnement des professeurs, qui ont été très compréhensifs et se sont adaptés. Et puis, cela nous a permis de découvrir de nouvelles matières : design du paysage, ergonomie, etc.
Racontez-nous votre mobilité Erasmus+.
Je suis partie six mois, de janvier à juin, avec l’autre étudiante de mon école. Grâce à l’école de Séville, qui nous a donné accès à des annonces, nous avons trouvé notre hébergement – une colocation – à l’avance.
C’était vraiment hyper chouette comme expérience et c’était la première fois que je partais de chez mes parents. Je suis franco-espagnole, donc bilingue, mais je n’avais pas l’habitude de parler espagnol toute la journée. Et puis c’était une nouvelle ville, une nouvelle région, de nouvelles méthodes d’enseignement. L’école de Séville est un très gros établissement, qui compte beaucoup d’étudiants et accueille de nombreux étudiants Erasmus+. Nous étions dans un bâtiment historique magnifique : un cadre très agréable pour étudier.
Quels sont, selon vous, les plus-values de votre mobilité ?
J’ai fait beaucoup de découvertes et relevé de nombreux challenges, ce que j’adore ! Au début, cela a été un peu compliqué d’organiser le suivi des enseignements, avec des matières assez différentes de celles que nous avions en France, mais nous avons appréhendé tant de nouvelles choses. Et le rythme était différent : les cours étaient dispensés de 8 à 15 heures, ce qui m’a permis d’aller travailler régulièrement dans l’atelier d’une céramiste traditionnelle sévillane, rencontrée dans le cadre des ateliers suivis. Elle m’a appris son métier, en échange de cours de français.
Professionnellement, j’ai découvert plein de choses aussi, et notamment de nouveaux matériaux, que je mélange aujourd’hui avec le verre. Cela m’a également initiée à la céramique, que je continue de pratiquer aujourd’hui encore, ainsi qu’au travail du bois. C’était un tel plaisir de s’ouvrir à d’autres techniques ! Et Séville est idéale pour cela : on rencontre facilement des artistes, des artisans, des danseurs, etc.
Cette expérience de mobilité a eu une véritable influence sur ma façon de travailler : je suis désormais beaucoup plus ouverte à des collaborations, plus à l’aise aussi à l’idée d’expérimenter d’autres matériaux ou milieux. Dans mon école, je n’ai pas appris le travail du verre en milieu industriel, je n’ai abordé que la production artisanale. Pourtant, aujourd’hui, je suis en stage dans une grosse miroiterie, donc dans un environnement industriel. Avant Séville, je n’aurais jamais imaginé me lancer dans une telle expérience !
D’un point de vue personnel, l’expérience de cette mobilité m’a vraiment fait grandir. Je n’avais que 19 ans, c’était la première fois que je vivais dans une nouvelle ville et que je parlais une autre langue toute la journée.
Quel est votre meilleur souvenir ?
Les après-midis dans l’atelier de la céramiste sévillane. On a fabriqué plusieurs céramiques que j’ai pu garder. Nous avons pu la revoir en 2024 et nous sommes restées en contact : on s’envoie des conseils professionnels pour le verre, la céramique, etc. Le lien perdure.
Vous êtes devenue Ambassadrice Erasmus+. Que signifie pour vous cet engagement ?
J’ai toujours été très engagée dans mon école, et j’aime beaucoup raconter mon parcours, le mettre en avant dès que j’ai l’occasion de le faire. A chaque début de semestre, j’interviens d’ailleurs dans les classes de mon établissement pour témoigner. Erasmus+ étant la plus belle expérience de ma vie, devenir Ambassadrice Erasmus+ pour transmettre mon vécu avait donc beaucoup de sens pour moi.
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