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Projet Erasmus+

Témoignage « Le projet Articap nous aide à mieux voir ce que nous, personnes en situation de handicap, avons à offrir au monde »

Favoriser l’inclusion des élèves en situation de handicap en milieu scolaire par l’intermédiaire de l’art : c’est l’objectif du projet Erasmus+ Articap, porté par le Lycée Fernand Daguin de Mérignac (Gironde). Simona Gicquel, professeur d’italien, et Cloé, lycéenne, toutes deux porteuses d’un handicap, reviennent avec enthousiasme sur cette démarche, récompensée en 2022 par le prix Hippocrène.

Articap est un projet d’échanges scolaires Erasmus+ qui aspire à changer les regards sur les personnes en situation de handicap et sur le handicap en général dans les établissements scolaires. Comment s’y prend-il ?

Simona Gicquel : L’ambition d’Articap est de sensibiliser au handicap – qu’il s’agisse de handicap moteur, visuel, auditif, mental, psychique, ou de maladies invalidantes – grâce à la médiation artistique. Des lycéens français, belges et italiens ont ainsi créé des œuvres de manière collaborative. La première étape du projet consistait à représenter le handicap en milieu scolaire en détournant des peintures célèbres, et élaborant un tableau vivant adapté de « L’École d’Athènes » (Raphaël), pour montrer les réalités dans nos trois pays. Dans le cadre de mobilités à Morlanwelz (Belgique), puis à Soverato (Italie), les jeunes ont ensuite réalisé une bande dessinée, puis ont créé des masques qu’ils ont utilisés lors d’une performance itinérante sur le handicap. Nous entamons la troisième phase du projet, « Articap à l’opéra ». Il s’agit de monter un spectacle qui fera l’objet d’une représentation en mai prochain, à Bordeaux.

Cloé : Nous avons bénéficié de l’aide d’artistes professionnels pour toutes ces réalisations : une metteuse en scène, un artiste BD, une plasticienne, un chorégraphe… Cela nous permet d’apprendre beaucoup et de créer des œuvres de qualité. Pour moi, mêler art et handicap est une bonne chose : les projets sont ludiques, et susceptibles d’attirer davantage l’attention que des campagnes institutionnelles.

Quels sont les élèves participant au projet ?

Simona Gicquel : Le projet rassemble des élèves porteurs de handicap et d’autres non… comme la vie en société, finalement ! Le plus important était avant tout de recruter des personnes motivées — et ce parmi les élèves, comme parmi les personnels encadrants. Notre démarche est sous-tendue par un principe de bon sens : mettre en avant ce que chacun sait faire plutôt que de pointer ses difficultés. Tous mes élèves, qu’ils soient ou non en situation de handicap, sont extraordinaires !

Cloé : L’expérience démontre que notre handicap — un handicap psychique en ce qui me concerne — n’empêche pas de participer à des projets, et qu’au contraire, on en est tout à fait capable ! Il n’y a donc aucune raison de rejeter ou de stigmatiser.

Quels sont les bénéfices sur les élèves, et plus largement sur l’établissement ?

Simona Gicquel : Quand on se lance dans un projet Erasmus+, on sait que cela va être passionnant d’un point de vue humain, et que les élèves vont progresser en langues. Cependant, on est loin d’imaginer à quel point cela transforme en profondeur ! Mes élèves ont développé d’incroyables compétences artistiques et communicationnelles. C’est un projet qui change la vie.

Cloé. J’ai énormément appris, et notamment sur le fait que les troubles psychiques et mentaux sont bien des handicaps. Avoir ces connaissances permet un vrai recul sur sa propre situation lorsque l’on est concerné, et de légitimer son vécu.
Nous sommes très bien encadrés pendant ce projet, par Madame Gicquel et les autres professeurs. Chacun se sent en sécurité, mais également à sa place, car Articap nous aide à mieux voir ce que nous, personnes en situation de handicap, avons à offrir au monde. Aujourd’hui, j’assume davantage d’avoir un handicap : je dois vivre avec, affronter certaines difficultés, mais il m’apporte aussi des choses. Je suis notamment dotée d’une grande sensibilité ! En outre, les jeunes en situation de handicap sont souvent plus matures.
Enfin, je remarque dans mon cercle proche que les connaissances progressent sur le handicap. Par exemple, au lycée, les autres élèves sont de plus en plus conscients de l’existence du handicap psychique. La stigmatisation recule, et les choses évoluent dans le bon sens. Là encore, le projet Articap a joué un rôle puisque nous en parlons beaucoup entre nous.

Qu’avez-vous prévu pour la suite ?

Simona Gicquel. Articap va continuer de vivre très longtemps ! Nous avons créé le label « J’Articap », pour tous les établissements européens qui voudraient marcher sur nos traces. Nous avons ainsi labellisé une école primaire à l’occasion des #Erasmusdays 2022. Le mois prochain, nous nous rendons au Parlement européen pour demander aux députés d’appuyer ce label.
Par ailleurs, nous avons reçu un prix et une bourse de la part de la Mairie de Mérignac, qui nous permet de financer des œuvres en lien avec le handicap. En partenariat avec l’artiste Fouzia, nous nous livrons par exemple à l’embellissement de places de parking réservées aux personnes handicapées. Nous avons même écrit à l’Élysée pour leur proposer de décorer leur rampe d’accès pour handicapés, ainsi qu’aux ministères de l’Education nationale, de la Culture et de la Santé…
Enfin, nous ajoutons une démarche scientifique au projet, en association avec un chercheur, avec la mesure d’impact d’une campagne anti-stigmatisation autour du handicap psychique que nous allons mener.

Cloé : Madame Gicquel ne s’arrête jamais, mais son exemple nous montre que dans la vie, on peut être ambitieux. Nous avons déjà reçu une lettre du Président de la République pour nous féliciter des résultats de notre projet !

Vidéo de présentation du projet

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