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Comment s’appuyer sur Erasmus+ pour renforcer l’économie sociale et solidaire ?

Actualisé le 9 octobre 2025

Associations, coopératives, fondations ou entreprises sociales… Les acteurs de l’économie sociale et solidaire (ESS) participent activement à la cohésion et au développement des territoires, et œuvrent pour l’innovation sociale et l’inclusion. Leurs objectifs résonnent ainsi avec ceux d’Erasmus+, qui soutient des initiatives en faveur de l’inclusion, de l’engagement citoyen et des transitions verte et numérique. En tant que représentant d’une structure de l’ESS, découvrez comment votre organisation peut bénéficier du programme, être accompagnée dans la concrétisation de ses projets européens et adopter les bons réflexes pour en maximiser les retombées.

Nombre de structures de l’économie sociale et solidaire ignorent encore qu’elles sont concernées par Erasmus+. Le programme leur est pourtant ouvert à travers son volet « Éducation des adultes ». À ce titre, elles peuvent être soutenues pour des actions en faveur du renforcement des connaissances, de l’expérience et des compétences à tout âge — distinctes de celles pour la formation professionnelle continue qui, par leur visée « métier », relèvent du volet Enseignement et formation professionnels du programme. Deux types d’actions sont possibles dans ce cadre : les projets de mobilité et les projets de coopération.

Des séjours apprenants en Europe

Les projets de mobilité vous permettent d’organiser des séjours apprenants en Europe. « Cette action peut bénéficier autant aux salariés et bénévoles de la structure — pour observer des pratiques et échanger avec des partenaires d’autres pays — qu’aux publics qu’elle accompagne. Ceux-ci ont alors l’occasion de se former dans un contexte différent, de renforcer leur confiance en eux, de collecter des compétences transversales ou des compétences liées à la vie quotidienne. », détaille Estelle Duprat, ingénieure de promotion Éducation des adultes au sein de l’Agence Erasmus+ France / Education Formation.

« Selon les cas de figure, différents types de financements peuvent être sollicités », ajoute-t-elle. Si votre structure a peu d’expérience dans les projets européens, les projets de mobilité de courte durée offrent une solution simple pour faire partir un nombre limité de bénéficiaires sur une courte période. Si vous vous inscrivez plutôt dans une stratégie pluriannuelle de mobilités, l’accréditation ouvre la possibilité de candidater annuellement pour l’obtention de financements Erasmus+. « Il peut aussi être pertinent de rejoindre un consortium déjà accrédité, ou d’en constituer un avec d’autres structures », souligne Estelle Duprat, en ajoutant : « Cela permet de structurer sa démarche et de l’ancrer dans le développement de son territoire ».

L’association Cyclotopia, qui œuvre à rendre plus accessible la pratique du vélo à Marseille via des actions de sensibilisation, de formation et d’accompagnement, a opté pour un projet de mobilité de courte durée (2023-2024). Elle a organisé 30 mobilités à Bruxelles et Barcelone dans le but d’améliorer ses méthodes pédagogiques d’apprentissage du vélo auprès des adultes. Selon sa co-fondatrice, Louise Louchez, cette participation au programme a « renforcé la cohésion des bénévoles et leur engagement, tout en favorisant la création de liens solides avec des partenaires européens ». L’expérience a été l’occasion de découvrir de nouvelles pratiques, tel le dispositif du vélo-bus mis en place à Barcelone, qui permet à des enfants de se rendre à l’école à vélo, en groupe et de manière encadrée. « Nous cherchons désormais à développer cette initiative à Marseille », confie Louise Louchez. Désireuse de poursuivre l’aventure Erasmus+ et de s’inscrire plus durablement dans le programme, Cyclotopia a récemment déposé un projet de coopération avec son partenaire espagnol, afin de conduire une étude participative sur les besoins spécifiques des femmes dans la pratique du vélo.

Des projets de coopération

Les acteurs de l’ESS peuvent également monter des projets de partenariat Erasmus+. Cette action permet de collaborer avec d’autres organisations européennes pour concevoir des outils et méthodes de travail, et de réaliser conjointement des productions telles que des publications, plateformes, modules de formation ou évènements. Notez qu’il existe, là encore, deux types de financements possibles : les partenariats de coopération et les partenariats simplifiés. De moindre envergure, ces derniers s’adressent à des organisations souhaitant entrer en douceur dans le programme.

« C’est une belle opportunité de comparer les situations entre différents pays, ce que l’on a rarement la possibilité et les moyens de faire », déclare de son côté Loup Cellard, chercheur chez Datactivist. Cette coopérative spécialisée dans l’open data a récemment lancé le projet ALGO-LIT (2024-2027), qui vise à développer la littératie algorithmique des médiateurs du numérique pour permettre aux citoyens de comprendre ces systèmes et de faire valoir leur droit à la transparence. À terme, Datactivist et ses partenaires — La Mednum, qui fédère les acteurs de la médiation numérique en France, et des centres de recherche en Belgique et aux Pays-Bas — souhaitent notamment concevoir un kit de médiation et organiser une grande journée de formation à Bruxelles pour 35 médiateurs et assistants numériques. Au-delà des attendus du projet, Loup Cellard souligne les bénéfices de cette démarche européenne. « Le soutien du programme renforce la légitimité de Datactivist auprès des institutions, en attestant de notre capacité à conduire une initiative d’une telle envergure », note-t-il, relevant également que l’expérience permet un renforcement des compétences en interne pour le montage et la gestion de projets.

Un état des lieux sur les projets Erasmus+ Éducation des adultes

Afin de faire un état des lieux sur les projets Erasmus+ Éducation des adultes et d’identifier leurs facteurs de réussite, l’Agence Erasmus+ France / Éducation Formation a récemment confié une étude à n-clique, une agence de sociologie appliquée. Les premiers résultats de cette étude font notamment apparaître trois thématiques principales dans lesquelles s’inscrivent les projets : l’inclusion et la diversité (75 % des projets concernés), l’évolution des pratiques pédagogiques, de recherche et de gouvernance (59,4 %), suivies de la participation à la vie démocratique, les valeurs communes et l’engagement civique (43,8 %). L’ensemble des conclusions font l’objet d’une Note de l’Observatoire qui paraîtra très prochainement.

Trouver la bonne idée, et les bons partenaires

Envie de vous lancer ? « La première étape consiste à analyser ses besoins et à réfléchir collectivement à un projet permettant d’y répondre. Il est préférable de rester ciblé et de retenir un ou deux besoins prioritaires », affirme Louise Louchez, qui conseille de « s’y prendre plusieurs mois à l’avance ». Dès le départ, l’équipe de Cyclotopia a pris le temps de s’informer sur le programme, via notamment le site de l’Agence Erasmus+ France / Education Formation et sa plateforme de gestion MonProjetErasmus+. « Par ailleurs, j’ai beaucoup utilisé la plateforme de résultats des projets Erasmus+», confie la co-fondatrice de l’association. Même réflexe du côté de Datactivist : « Cette plateforme a été une source d’inspiration. Elle nous a permis d’avoir un aperçu des types de projets qui avaient été financés, et de nous rendre compte de ce qui pouvait constituer un livrable », explique Loup Cellard.

La recherche de partenaires européens constitue aussi une étape clé dans la construction d’un projet. Différents réseaux et ressources peuvent être mobilisés pour faciliter cette démarche. Parmi eux, citons notamment la plateforme EPALE. Financée et animée dans le cadre du programme Erasmus+, elle rassemble 160 000 professionnels de la formation des adultes, et propose une fonctionnalité de recherche de partenaires. Par ailleurs, l’Agence Erasmus+ France / Éducation Formation organise régulièrement des rencontres européennes Erasmus+ qui offrent la possibilité de participer à un séminaire de contact pris en charge par le programme. « Il est essentiel de bien choisir les partenaires avec lesquels on souhaite se lancer, pour éviter les déconvenues », souligne Loup Cellard. « Si l’on envisage de déposer un projet associant une structure avec laquelle on n’a jamais travaillé, il est important de prendre le temps d’échanger et de poser les questions essentielles. Qui seront les personnes qui participeront au projet ? Leur poste est-il pérenne ? Parlent-elles anglais ? Quel est l’interlocuteur pour les questions administratives et financières ? etc. ».

L’Agence Erasmus+ France / Education Formation vous accompagne pas à pas

Après avoir pris des renseignements sur Erasmus+ et avoir réfléchi à votre projet, vous pouvez avoir besoin d’en savoir davantage sur le programme ou de vous assurer que votre idée correspond bien à ses attendus, voire d’être guidé dans la rédaction de votre candidature. « L’Agence Erasmus+ France / Éducation Formation propose un parcours d’accompagnement dédié aux acteurs de l’éducation des adultes, et donc aux structures de l’ESS », indique Estelle Duprat. Entièrement gratuit et modulable selon vos besoins, ce parcours propose différents formats adaptés à vos objectifs et à l’avancement de vos démarches : des webinaires trimestriels d’information générale sur Erasmus+ Éducation des adultes ; des sessions de questions-réponses en petit groupe organisées chaque mois pour interroger l’équipe Éducation des adultes sur l’ensemble des éléments de votre idée — complétées, si besoin, d’un rendez-vous bilatéral d’une demi-heure ; et des ateliers en présentiel afin de vous aider à préparer votre demande de financement. Un soutien particulièrement utile lorsque l’on candidate au programme pour la première fois !

Les bons réflexes à avoir pour la mise en œuvre de votre projet

Vous avez obtenu un financement Erasmus+ pour votre projet ? Félicitations ! C’est le début d’une belle aventure, qui marquera durablement la vie de votre structure. Et pour que l’expérience porte pleinement ses fruits, sachez que quelques bonnes pratiques simples permettent de fluidifier le processus et d’éviter certains imprévus et difficultés. Ainsi, Louise Louchez rappelle l’importance d’une organisation structurée : « Dès le départ, nous avons constitué un petit groupe chargé du projet et défini clairement la répartition des tâches », précise-t-elle. Dans le cadre de mobilités, elle souligne également « la nécessité d’une préparation logistique rigoureuse, afin de limiter les problèmes de dernière minute et de permettre aux participants de tirer le meilleur de leur séjour ».

« Il ne faut pas sous-estimer le travail que représente la gestion d’un projet », souligne de son côté Loup Cellard, qui insiste sur l’importance d’une organisation solide. Parmi les clés de réussite d’un partenariat, il met en avant la mise en place de rencontres régulières en présentiel entre partenaires : « Pour ALGO-LIT nous en organisons une tous les six mois. Ces temps d’échange permettent à chacun de rester mobilisé et, d’expérience, ce sont souvent des moments particulièrement productifs, où tout le monde est pleinement investi. »

Vous disposez désormais de toutes les clés pour vous engager dans Erasmus+ pour l’Éducation des adultes, que Louise Louchez décrit comme « une formidable opportunité d’échanges et d’enrichissement mutuel entre acteurs européens ». Et alors que la Commission européenne vient d’annoncer une augmentation de 50 % du budget Erasmus+ pour la programmation 2028-2034, les possibilités offertes par le programme sont appelées à se maintenir durablement. Une belle perspective pour les acteurs de l’ESS, qui pourront continuer à s’enrichir au contact de partenaires européens.

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