En matière de mobilité, Erasmus+ pour l’éducation des adultes offre de larges opportunités. « Les structures concernées par ce secteur sont des acteurs de l’éducation informelle qui, souvent, n’ont pas l’habitude de la mécanique et du fonctionnement d’Erasmus+ », explique Estelle Duprat, ingénieure de promotion à l’Agence Erasmus+ France / Éducation Formation.
Si vous débutez dans le programme, il est donc utile de commencer par vous informer en ligne pour en savoir davantage sur les structures, actions et publics éligibles. « De nombreuses ressources sont à disposition », complète Estelle Duprat en citant la page Erasmus+ pour l’éducation des adultes sur le site de l’agence, un dépliant dédié, ainsi que le site Mon projet Erasmus+. Bien sûr, vous pouvez aussi consulter directement les textes de références : le guide du programme et le bulletin officiel de l’éducation nationale.
« Quels publics souhaite-t-on faire partir ? Pour quelle plus-value ? ». Selon Frédérique Loumeto, présidente de Perspectives Femmes et Avenir Guyane (PerFA-973), ces interrogations doivent être au cœur de vos premières réflexions. Selon elle, il est essentiel « de ne pas s’éparpiller » : « De manière générale, je conseille de définir au maximum deux grands objectifs par mobilité », résume-t-elle. Elle s’appuie sur l’exemple du consortium Erasmus+ des adultes Antilles-Guyane que son association coordonne et qui a permis à 84 personnes — des jeunes en insertion, des seniors, des élus, des travailleurs sociaux, des bénévoles… — de bénéficier de mobilités entre 2022 et 2024. « Chaque départ a été bien cadré et les objectifs ont été définis en amont », précise-t-elle.
« Quand on envisage de se lancer dans l’aventure Erasmus+, l’une des questions primordiales à se poser est de savoir si l’on veut y aller seul ou à plusieurs », complète Margaux Velez, responsable qualité et évaluation pour Le LABA. Cette association bordelaise soutient l’entrepreneuriat et la montée en compétences dans le secteur de la culture et du patrimoine, et est chef de file d’un consortium de mobilité accrédité dans le secteur de l’éducation des adultes. « Pour les petites structures, créer un consortium avec des partenaires, ou se rapprocher d’un consortium existant offre l’avantage d’une mise en œuvre plus légère, puisque l’organisme porteur assure une grande partie de la gestion administrative », poursuit-elle.
Si vous débutez dans Erasmus+ et souhaitez tester votre capacité à porter un projet européen avant d’envisager une accréditation, il vous est également possible de déposer un projet de mobilité de courte durée, moyen simple d’organiser des activités de mobilité pour un nombre limité de participants.
Pour vous aider à élaborer votre idée, l’agence met à votre disposition une galerie de projets, présentant une série de projets inspirants dans tous les secteurs éducatifs. Un recueil de projets dédié au secteur de l’éducation des adultes a également été publié. Cela donnera une idée concrète des possibilités qui s’offrent à vous et que vous pourrez adapter à vos besoins et à votre domaine d’activité. Par ailleurs, la Plateforme de résultats de projets Erasmus+ répertorie l’ensemble des projets financés dans tous les pays du programme.
Si vous n’avez pas encore trouvé de partenaires européens pour mener votre projet de mobilité Erasmus+, il existe des moyens simples d’étoffer votre réseau. « Les agences Erasmus+ européennes organisent des événements qui permettent d’échanger et de nouer des liens avec d’autres structures », indique Margaux Velez. Ces rencontres européennes Erasmus+ vous permettront de prendre part à un séminaire de contact pris en charge par le programme. En parallèle, Frédérique Loumeto conseille « de se tourner vers la plateforme EPALE », financée et animée dans le cadre du programme Erasmus+. Celle-ci rassemble 135 000 professionnels européens de la formation des adultes et propose une fonctionnalité de recherche de partenaires.
Pour trouver des contacts à l’étranger, vous pouvez également solliciter les réseaux européens d’information (Maisons de l’Europe, Centre Europe Direct ou Eurodesk), mais aussi vous tourner vers d’autres acteurs tels que les comités de jumelage, les bureaux de représentation des régions françaises à l’Union Européenne ou encore le réseau diplomatique français. N’oubliez pas non plus de mobiliser votre propre réseau en local !
Pour vous accompagner tout au long du processus de candidature, sachez que l’Agence Erasmus+ France / Éducation Formation propose un parcours d’accompagnement sur mesure. « Il s’agit d’un parcours entièrement gratuit et à la carte, destiné aux structures candidates au secteur de l’éducation des adultes », explique Estelle Duprat. « En premier lieu, nous leur proposons de prendre part à une session de questions-réponses. Organisées chaque mois par l’agence, ces sessions se déroulent en ligne, et en petit groupe de huit structures au maximum. Pour y assister, il suffit de s’inscrire sur le site de l’agence, depuis la rubrique agenda », poursuit-elle.
Animé par le département promotion de l’agence, ce dispositif vous permettra notamment de vérifier si votre idée est compatible avec les cadres du secteur éducation des adultes. « C’est un véritable outil d’aide à la décision, utile pour déterminer si le projet peut être poursuivi, s’il doit être retravaillé, ou encore, s’il relève d’un autre secteur », résume Estelle Duprat.
Vous avez encore besoin d’un soutien complémentaire pour affiner votre idée de projet ? Il vous est possible de solliciter un rendez-vous bilatéral complémentaire d’une demi-heure.
Le saviez-vous ? Le réseau des développeurs Erasmus+, spécialistes du programme, se déploie sur tout le territoire français. Vous pouvez le solliciter pour bénéficier d’informations sur le programme — certains développeurs pouvant aussi vous accompagner au montage de projet. « Faire appel à une structure de proximité rassure certains porteurs », explique Frédérique Loumeto, développeuse Erasmus+ rattachée à l’association PERFA-973, par ailleurs labellisée Centre Europe Direct.
Pour vous aider à passer sereinement à l’étape de la rédaction de la candidature, l’Agence Erasmus+ France / Éducation Formation met en place une journée d’ateliers collectifs. L’objectif : vous aider à transformer votre idée en candidature Erasmus+. « Ces ateliers se déroulent en présentiel, une fois par an, en fin d’année, dans plusieurs villes de France. Animés par des agents et des experts Erasmus+ pour le secteur de l’éducation des adultes, ils sont accessibles sur inscription », indique Estelle Duprat. En 2024, ils se tiennent simultanément dans 10 villes françaises ; l’agence ayant pour objectif, à terme, de couvrir l’ensemble des régions françaises.
« Cette démarche vise à “traduire” le projet dans un vocabulaire conforme aux attendus d’Erasmus+, en travaillant uniquement les éléments qui peuvent être financés par le programme », poursuit l’ingénieure de promotion. Ces ateliers s’appuient notamment sur un outil, une « fichemémo » de projet sur laquelle vous serez amenés à travailler. « Cette fiche, structurée en mode projet, facilite la compréhension du formulaire de candidature. Ainsi, si elle est bien remplie, la dernière ligne droite devrait être simple », détaille Estelle Duprat.
Pour en savoir plus sur cette journée d’atelier — ainsi que sur le parcours d’accompagnement — des webinaires d’information sont organisés en amont, tous les ans, en juin et en septembre. L’occasion également de rencontrer l’équipe Erasmus+ dédiée au secteur éducation des adultes.
Organisé par l’agence, le cycle d’accompagnement « Prêt pour Erasmus+ » est conçu pour vous informer sur les nouveautés du programme et pour vous permettre de bénéficier de conseils personnalisés. Dans ce cadre, vous pouvez vous inscrire gratuitement à des webinaires thématiques. Chacun est dédié à un secteur éducatif et à un financement Erasmus+ particulier, et certains sont centrés autour de la mobilité Erasmus+ pour l’éducation des adultes.
Dans le cadre de votre candidature Erasmus+, vous serez notamment amenés à proposer un planning des activités réalisées par vos apprenants adultes lors de leur mobilité. Or, quelques bons réflexes vous permettront de maximiser la plus-value de ces mobilités. Ainsi, selon Frédérique Loumeto, « la préparation au départ est un élément essentiel à la réussite. Je prévois toujours trois ou quatre sessions de préparation pour les participants aux mobilités. Ces préparations peuvent prendre la forme de réunions ou simplement de courts entretiens. Les personnes ont besoin de savoir précisément ce qui les attend à chaque étape. »
« Il peut même être intéressant d’associer les bénéficiaires à la planification du voyage », ajoute Margaux Velez, avant de conseiller de ne pas surcharger le programme de la mobilité et de « prévoir des moments de respiration, en articulant temps formels et informels si l’on voyage en groupe ». Elle préconise également d’animer des séquences « bilan » en fin de journée « qui permettent à chacun de s’exprimer » et de bien réfléchir aux « modes de transport et d’hébergement qui doivent prendre en compte les spécificités des publics bénéficiaires et en particulier leur âge ». « Il faut anticiper la fatigue, car une mobilité est une expérience intense », argumente-t-elle. Vous trouverez des conseils pour planifier, organiser et mettre en œuvre des activités d’apprentissage à l’étranger pour un public relevant de l’éducation des adultes dans ce guide.
Enfin, vous pouvez d’ores et déjà anticiper la manière dont vous allez valoriser les acquis de la mobilité de vos apprenants adultes, par exemple via la remise d’un certificat Europass Mobilité, document officiel, gratuit et reconnu partout en Europe.
Vous avez désormais toutes les cartes en main pour organiser la mobilité d’apprenants adultes. À vous de jouer pour faire de votre idée une expérience qui pourrait bien changer des vies !
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