Vous rêvez de partir étudier dans un autre pays , mais vous vous inquiétez de ne pas être en mesure de subvenir à vos besoins sur place ? Durant votre séjour, vous devrez en effet faire face à des dépenses incompressibles. Elles peuvent représenter une somme importante selon le coût de la vie dans votre pays d’accueil : logement, transport, alimentation, loisirs… Un certain nombre de bourses et aides existent pour soutenir votre projet. Zoom lumière sur les solutions possibles pour financer vos études à l’étranger.
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Afin d’obtenir une aide financière pour étudier à l’étranger, l’idéal est de partir dans le cadre d’un accord d’échange entre établissements.
D’une part, vous êtes exonéré de droits d’inscription dans votre établissement d’accueil. Vous ne payez que les frais de votre établissement d’origine. Un mécanisme intéressant quand on sait que dans certains pays, le coût d’une année d’études peut être important !
D’autre part, vous aurez plus facilement accès à des bourses pour faire face à vos dépenses quotidiennes. Votre établissement – généralement le service ou référent en charge des relations internationales – sera une bonne porte d’entrée pour bénéficier de différents financements. C’est auprès de lui que vous ferez votre demande !
« Les établissements d’enseignement supérieur gèrent un certain nombre d’aides institutionnelles : les bourses du programme Erasmus+, l’Aide à la mobilité internationale (AMI) du ministère de l’Enseignement supérieur, et souvent un contingent de bourses régionales », explique Manon Benaouda, coordinatrice des projets de mobilités à l’université d’Artois (Pas-de-Calais), qui organise chaque année 140 mobilités à l’étranger pour ses jeunes et personnels.
« Certains établissements peuvent également proposer des financements sur fonds propres. Les critères de sélection et les montants varient de l’un à l’autre », ajoute-t-elle. Emma Penazzo, qui est partie étudier durant cinq mois à l’université de Salamanque dans le cadre de sa licence de droit à l’université d’Artois, confirme avoir été bien informée. « On nous a envoyé un papier listant les bourses possibles, avec des précisions sur les conditions pour en bénéficier, les modalités de candidature, les deadlines… ».
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Lorsqu’on prévoit de partir étudier à l’étranger, le nom Erasmus+ est celui qui vient le premier en tête. Et pour cause : près d’un étudiant français en mobilité sur deux bénéficie d’un financement du programme. Ce qui représente 50 000 personnes en 2018-2019. Vous pouvez prétendre à une bourse Erasmus+ si l’établissement d’enseignement supérieur dans lequel vous êtes inscrit dispose d’une Charte Erasmus pour l’enseignement supérieur (ECHE). Par ailleurs, la durée de votre mobilité internationale doit être comprise entre 2 mois et un an. Mais surtout, ce séjour d’études à l’étranger doit être partie intégrante de votre programme scolaire, en vue de l’obtention de votre diplôme. Toutes les filières et tous les niveaux sont éligibles.
Le montant de bourse Erasmus+ pour une période d’études dans un établissement étranger s’échelonne de 200 à 600 euros par mois si vous partez en Europe – en fonction du niveau de vie dans votre pays de destination. Il peut monter jusqu’à 700 euros si vous partez hors Europe. « On nous envoie 80 % du total de la bourse en début de séjour, et 20% restants à la fin », explique Emma Penazzo, qui a touché 1000 euros au total pendant la durée de son échange.
« Notez que le programme prévoit des compléments dans certains cas », précise Mathilde Bégrand, responsable du pôle enseignement supérieur à l’Agence Erasmus+ France / Éducation Formation. « Il existe notamment un “soutien inclusion” de 250 euros mensuels qui s’applique si le jeune est boursier sur critères sociaux , s’il est en situation de handicap, s’il habite dans un Quartier prioritaire de la ville (QPV), en Zone de revitalisation rurale (ZRR)… », détaille-t-elle. Par ailleurs, vous pouvez aussi recevoir un complément de 50 euros si vous choisissez un transport à faible empreinte carbone pour rejoindre votre pays d’accueil : train, bus, covoiturage…
Enfin, si vous comptez partir dans un pays d’Europe, sachez que l’application Erasmus+ vous accompagne dans votre projet de mobilité internationale. Vous pourrez notamment réaliser un certain nombre de formalités en ligne.
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L’Aide à la mobilité internationale a vocation à soutenir des étudiants qui souhaitent suivre une formation supérieure à l’étranger dans le cadre d’un programme d’échange ou effectuer un stage à l’international. Destinée aux boursiers sur critères sociaux, l’AMI représente un complément de 400 euros mensuels. Pour recevoir ce soutien, votre séjour doit durer entre 2 et 9 mois consécutifs. Il doit également s’inscrire dans le cadre de votre cursus d’études.
« Les régions françaises proposent chacune un ou plusieurs dispositifs d’aide à la mobilité, qui seront souvent gérés par les établissements. Tous sont différents, que ce soit sur le plan des montants ou des critères d’éligibilité, puisqu’ils sont le reflet de la volonté politique des régions », affirme Manon Benaouda.
À titre d’exemple, l’université d’Artois gère un contingent de bourses Jean Mermoz de la région Hauts-de-France. Il accessible aux jeunes dont le quotient familial ne dépasse pas un certain plafond. Certaines bourses régionales d’aide à la mobilité internationale prévoient la possibilité d’un cumul avec Erasmus+ ou l’AMI, d’autres non… et l’établissement lui-même peut opérer des arbitrages !
D’autres collectivités territoriales peuvent prévoir des bourses pour vous aider à financer vos études à l’étranger. « Par exemple, des municipalités soutiennent des départs vers certaines destinations, notamment dans le cadre de comités de jumelage », indique Mathilde Bégrand. C’est le cas également pour un certain nombre de départements, voire d’intercommunalités.
De même, certaines fondations ont mis en place des aides financières en faveur de jeunes aspirants à la mobilité. Très diverses, elles peuvent être réservées à des spécialités d’études particulières, ou à des destinations précises… Impossible de toutes les lister ! Votre établissement reste le premier interlocuteur à solliciter pour vous informer.
« En amont de leur départ, et particulièrement pendant les vacances d’été, presque tous nos étudiants prennent un job et mettent de l’argent de côté. Ne serait-ce que parce que les bourses ne leur seront pas versées avant leur arrivée », déclare Manon Benaouda, qui déconseille – si on le peut – de travailler pendant ses études à l’étranger. « Il est cependant possible, dans certains pays, de prendre un emploi étudiant pendant son séjour à l’étranger. Il faudra pour cela respecter la législation locale. Les établissements d’accueil doivent pouvoir fournir des renseignements à ce sujet, même si ce n’est pas leur cœur de métier », ajoute-t-elle.
Elle conseille de chercher d’abord dans son environnement proche. En effet, nombreux sont les étudiants internationaux à occuper, par exemple, des postes d’assistants en langue ou un emploi au sein des différentes facilités offertes par leur établissement d’accueil : bibliothèque universitaire, cafétéria…
Pour compléter votre budget, il est aussi envisageable de vous tourner vers un prêt étudiant. Pour cela, prenez soin de bien examiner les offres de différents établissements bancaires. Afin d’obtenir les conditions les plus avantageuses tant du point de vue du taux d’intérêt que des conditions de remboursement. Ce choix doit cependant avoir été mûrement réfléchi, « puisqu’un prêt doit être remboursé », rappelle Manon Benaouda.
Un dernier conseil ? Avant d’entamer toutes vos démarches pour partir étudier dans un autre pays, prenez le temps d’estimer. Mais aussi, planifier vos besoins financiers pendant votre séjour. En effectuant des recherches sur le coût de la vie sur place. Ainsi, vous limiterez les chances de mauvaises surprises qui viendraient ternir votre expérience !
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« L’aide Erasmus + peut toujours se cumuler avec la bourse sur critères sociaux versée par le CROUS, que l’on peut continuer de recevoir pendant ses études à l’étranger », explique Manon Benaouda. Du moins, lorsque l’on effectue une mobilité dans un pays membre du Conseil de l’Europe ! C’est le cas également pour les bourses au mérite.
Par ailleurs, rien n’interdit de recevoir à la fois l’AMI et une bourse Erasmus+. Toutefois, « cela dépend de la politique de l’établissement en matière de répartition des bourses. Pour notre part, nous essayons d’arbitrer de telle sorte que chaque étudiant, dans la mesure du possible, ait accès au moins à une aide à la mobilité ».
Bourses Fulbright pour étudier aux États-Unis, bourses de l’Office allemand d’échanges universitaires pour étudier en Allemagne, bourses Eole du Réseau franco-néerlandais, bourses du ministère de l’Éducation à Taïwan… Selon votre destination, il est possible qu’il existe des programmes de mécénat publics ou privés, français ou étrangers.
Partir à l’étranger avec le programme Erasmus+
Pour partir étudier, faire un stage et vous former dans un autre pays, toutes les informations à savoir se trouvent dans notre rubrique Partir à l’étranger avec Erasmus+