Pouvez-vous nous parler de votre mobilité Erasmus+ ?
Z.M. À l’âge de 19 ans, j’ai effectué une mobilité d’études de deux semestres à l’Université d’Utrecht, aux Pays-Bas. J’étais alors en deuxième année de licence Langues étrangères appliquées, parcours éco-gestion, à l’Université Côte d’Azur. Au début de mes études, j’avais envisagé de m’envoler vers l’étranger, en particulier vers le Canada, mais cela n’a pas été possible, faute de moyens financiers suffisants. Heureusement, grâce à Erasmus+, j’ai finalement pu partir, tout en bénéficiant d’une aide financière. Utrecht est une ville étudiante, qui rassemble beaucoup de jeunes venus de partout, et je m’y suis tout de suite sentie à l’aise.
L.F. En 2022, je suis partie en mobilité Erasmus+ à Séville, en Espagne, pendant six mois, dans le cadre d’un stage de professionnalisation. À l’époque, j’étais demandeuse d’emploi et j’ai pu bénéficier de cette opportunité offerte par la Mission locale de ma région. Mon stage s’est déroulé dans un organisme d’accueil qui reçoit des jeunes en mobilité. Je me suis notamment occupée de la gestion de la mobilité entrante. Dans ce cadre, j’accueillais des jeunes à Séville, et me chargeais de leur placement en stage. Puis, de fil en aiguille, j’ai pu participer à la gestion des appels à projets Erasmus+, ce qui m’a permis de faire des déplacements professionnels au Royaume-Uni et en Italie.
L.G. En 2018-2019, j’ai eu l’occasion de partir en mobilité Erasmus+ en Estonie, à Tallinn, durant ma troisième année de licence de droit, que je suivais à l’Université de Toulon. Le choix de la destination dépendait des partenariats souscrits par mon établissement. L’Estonie me convenait tout à fait. Même si je viens du sud de la France, j’aime bien les climats froids. J’y suis restée sept mois, de fin août à février. Rien que le trajet pour m’y rendre a été une expérience : avec mon chéri, nous avons fait un road trip en voiture à travers l’Europe !
Quelles sont, selon vous, les plus-values de votre mobilité ?
Z.M. Durant cette année, je me suis vraiment découverte. Cela m’a permis de prendre confiance en moi et de m’affirmer. J’ajoute que cela a également renforcé mes valeurs européennes. En effet, même s’il peut être impressionnant et déstabilisant d’aller vivre dans un autre pays, on découvre vite qu’au sein des états de l’Union européenne, nous avons aussi beaucoup de points communs.
L.F. D’un point de vue professionnel, cette mobilité a été décisive. Forte de l’expérience acquise lors de mon stage, je suis devenue coordinatrice de projets européens. Tout est allé très vite. Je suis ensuite devenue directrice du pôle international d’une association à Lyon, avant de me lancer récemment à mon compte. Je dispose aujourd’hui d’un réseau et suis régulièrement sollicitée par des établissements et des entreprises qui recherchent mes compétences. J’ai même postulé pour devenir évaluatrice pour l’AEF-Europe, l’agence en charge des volets éducation et formation du programme Erasmus+ en Fédération Wallonie-Bruxelles. Rien de tout cela n’aurait été possible sans mon stage Erasmus+.
L.G. En Estonie, j’ai eu la possibilité de choisir mes cours à la carte, j’ai pu étudier les matières qui m’intéressaient, comme le droit international, le droit de l’environnement, ou encore le droit de l’Union européenne. Cela m’a apporté une réelle plus-value, car je suis revenue avec des connaissances que les autres étudiants n’avaient pas. Cela a joué en faveur de ma sélection en master. De même, quand je suis rentrée, au milieu de mon année de licence 3, j’ai pu intégrer directement la licence européenne, qui est très sélective. D’un point de vue plus personnel, j’ai apprécié de pouvoir créer des souvenirs avec tous mes proches qui sont venus me voir sur place. Et puis, bien sûr, on fait aussi de nouvelles rencontres. Les étudiants internationaux sont tous un peu perdus, alors on s’entraide et cela permet de nouer des amitiés. En définitive, la mobilité pousse à sortir de sa zone de confort et à aller vers les autres.
Comment Europass vous a aidé à transcrire et à valoriser cette plus-value, et plus largement vos compétences ? Quels outils Europass utilisez-vous ?
Z.M. La première fois que j’ai rempli mon CV Europass, c’est parce que cela m’était demandé dans le cadre de ma mobilité. Je ne me suis pas posée beaucoup de questions, car j’avais beaucoup à faire avant mon départ. Cependant, j’ai eu l’occasion de m’en resservir plus tard, lorsque j’ai postulé pour un stage Schuman au sein du Parlement européen. C’est à ce moment-là que je me suis rendu compte de la plus-value de cet outil. Cela permet de bien structurer ses compétences, selon un modèle qui répond aux standards européens.
L. F. Je me suis servie d’Europass pour faire mon CV et créer des lettres de motivation. Mon profil est complété avec mes compétences professionnelles, personnelles, linguistiques, et toutes mes expériences européennes ont été documentées grâce à Europass. Récemment, j’ai même découvert une nouvelle fonctionnalité que je ne connaissais pas : un test pour évaluer ses compétences digitales. Par ailleurs, j’utilise aussi Europass dans le cadre de mon travail, car le dispositif est mis en avant dans tous les projets européens dont je m’occupe.
L.G. C’est à mon retour que j’ai connu Europass, car j’ai travaillé trois ans à la direction des relations internationales de mon université. Très dynamique, celle-ci propose désormais aux étudiants d’utiliser le CV Europass et l’outil de création de lettres de motivation. Cette découverte a été pour moi une révélation ! J’apprécie la manière dont sont conçus les outils, avec un fonctionnement étape par étape, qui permet de n’oublier aucune information et je m’en suis beaucoup servie. Récemment, j’ai repris mes études, pour réaliser un doctorat en sciences juridiques sur l’éolien flottant. Dans ce cadre, j’ai obtenu un financement CIFRE (Conventions industrielles de formation par la recherche) pour travailler dans une entreprise madrilène, en Espagne. Comme celle-ci m’a demandé un CV en anglais, j’ai pu facilement convertir mon CV français avec Europass.
Vous êtes Ambassadrices Erasmus+. Que signifie pour vous cet engagement ? Et quels conseils donnez-vous aux autres jeunes sur Erasmus+ et Europass ?
Z.M. Être Ambassadrice Erasmus+ est une opportunité d’ouvrir les discussions sur les mobilités, de promouvoir le programme et de motiver les gens à se renseigner sur toutes ces possibilités. Cela permet aussi d’être en contact avec les autres Ambassadeurs. Ce faisant, j’ai le sentiment de prolonger un peu cette incroyable expérience qu’a été ma mobilité européenne. En général, le premier conseil que je donne est assez simple : c’est de partir si on en a la possibilité. Il y a vraiment beaucoup d’avantages à passer par le programme, car on bénéficie d’une bourse, et on est bien accompagnés.
Concernant le dispositif Europass, qui, selon moi, devrait être davantage mis en avant, je pense que la première étape est d’aller explorer la plateforme par soi-même et d’y passer un peu de temps pour découvrir toutes ses fonctionnalités. Pour ma part, je regrette de ne pas avoir fait cette démarche plus tôt.
L.F. Mon rôle d’ambassadrice Erasmus+ signifie beaucoup pour moi, car cela me permet de partager mon témoignage, mon expérience, pour faire comprendre aux jeunes qu’Erasmus+ peut vraiment ouvrir des portes incroyables sur le plan professionnel. C’est lorsque l’on est jeune que ce type d’opportunité se présente et qu’il faut la saisir. On a tout à gagner, et pas grand-chose à perdre ! Souvent, des personnes me font part de leurs craintes liées à leur niveau de langue. Je leur réponds que ce n’est pas un problème : moi, je suis partie avec un niveau A1 en espagnol, et en revenant, je le parlais couramment.
Pour Europass, je conseille aussi d’aller découvrir soi-même l’outil. J’ajouterai que la création d’un CV ou d’une lettre de motivation Europass peut vraiment vous permettre de vous démarquer si vous avez un entretien professionnel. Cela montre que vous connaissez cet outil européen et que vous êtes curieux.
L. G. Avoir été choisie en tant qu’Ambassadrice Erasmus+ est une consécration, une reconnaissance du chemin parcouru ! Cela offre des opportunités incroyables : on rencontre des gens, on voyage, on élargit son réseau… Et puis, défendre une cause qui nous tient à cœur, il n’y a rien de plus valorisant. Une année, cela passe trop vite, et on voudrait faire tellement plus. Je veux que les jeunes sachent que la mobilité peut leur apporter beaucoup, et notamment des compétences qu’ils pourront valoriser grâce à Europass, comme les compétences linguistiques et interculturelles ou encore l’adaptabilité et l’autonomie.
À cet égard, même si moi, je n’ai malheureusement pas pu le faire, je conseille d’utiliser Europass en amont, pendant, et après la mobilité. Ainsi, on peut documenter ses nouvelles compétences au fur et à mesure, en étant sûr de ne rien oublier.
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