Lutter contre l’illettrisme des personnes détenues

Titre du projet : Agir contre l’illettrisme en milieu pénitencier en favorisant l’accès à la culture Porteur de projet : Fédération des œuvres laïques d’Indre-et-Loire Secteur : éducation des adultes Action : partenariat Durée du projet : 36 mois (du 01/09/2019 au 31/08/2022) Subventions Erasmus+ : 65 037 € Pays partenaires : Portugal et Roumanie Fiche du projet sur la plateforme européenne

Réduire la fracture sociale

À l’heure où l’on estime que 50 à 60 % des personnes détenues ont un niveau d’études ne dépassant pas la fin du primaire, trois organisations européennes intervenant en milieu carcéral ont choisi de miser sur l’échange et la coopération afin de confronter leurs approches en matière de lutte contre l’illettrisme. Porté par la Fédération des œuvres laïques d’Indre-et-Loire, en partenariat avec une association portugaise et une bibliothèque roumaine, ce projet Erasmus+ visait à identifier de nouveaux modes d’action reposant sur la pratique d’activités culturelles. L’objectif : favoriser l’autonomie et l’insertion des détenus et réduire la fracture sociale découlant de l’illettrisme.

Découvrir d’autres systèmes et pratiques

Le projet, qui a mobilisé 18 professionnels de trois nationalités, s’est notamment concrétisé par l’organisation de mobilités en France, au Portugal puis en Roumanie, la dernière ayant été précédée d’une rencontre en ligne. Les participants ont interrogé ensemble des notions fondamentales : illettrisme ; apprentissages formel, informel et non formel ; communication… Ils se sont également informés sur le fonctionnement de leurs différents systèmes carcéraux. Malgré les limitations liées à la situation sanitaire, ils ont pu visiter des établissements pénitentiaires en France et en Roumanie, échanger avec des détenus et observer les pratiques d’autres professionnels, comme des enseignants.

Concevoir et partager des activités créatives

Ensemble, les partenaires ont imaginé une action commune qu’ils ont mise en place dans leurs établissements de manière durable : des ateliers de poésie visuelle. Ces ateliers consistent à créer des œuvres artistiques à partir de mots proposés, puis à partager les ressentis durant l’activité.

Parmi les autres ateliers dont les partenaires ont enrichi la palette de leurs activités proposées aux détenus, figure le « Book Art ». Cette activité, qui consiste à « sculpter » des livres par le biais du pliage et du collage, était initialement mise en œuvre dans un établissement pénitentiaire nantais. Dorénavant, elle est également pratiquée par le partenaire portugais et des établissements participants français sont en train de s’y former. Autre activité découverte par les partenaires : « Danse et mots ». Observée au Portugal, elle a suscité un vif intérêt chez les établissements roumains et français.

Créer des relations durables

Le projet s’est achevé par un séminaire à Nantes, organisé sous format hybride, qui a réuni une trentaine de personnes. Aujourd’hui, les échanges et les partages de pratiques entre les participants se poursuivent au-delà du projet grâce à la création d’un groupe sur WhatsApp.

TÉMOIGNAGES

« Ce projet et ses résultats nous confortent dans notre envie de poursuivre le travail, afin de montrer aux personnes détenues qu’il est possible d’apprendre tout au long de la vie, et de différentes manières. Il n’y a rien de tel que la pratique d’une activité culturelle pour mieux se connaître ! Nous réfléchissons actuellement à déposer un nouveau projet Erasmus+ sur le même thème, associant de nouveaux pays afin d’élargir encore notre réseau. Il pourrait être intéressant, par exemple, de publier un guide de pratiques pédagogiques afin de formaliser et de diffuser différentes idées d’animations. »

Marie-Laure Gougeon, coordinatrice culturelle à la Ligue de l’enseignement d’Indre-et-Loire