Titre du projet : Réseau pour l’information et le pouvoir citoyen contre le crime organisé en Europe Porteur de projet : Crim’HALT (Ile-de-France) Secteur : éducation des adultes Action : projet de mobilité de courte durée Durée du projet : 18 mois (du 01/06/2022 au 30/11/2023) Subventions Erasmus+ : 23 373 € Pays partenaires : Italie Fiche du projet sur la plateforme européenne |
Dans la lutte contre la grande criminalité, la France a beaucoup à apprendre de la législation antimafia et des bonnes pratiques italiennes. Une conviction, pour l’association Crim’HALT, qui organise régulièrement des voyages d’études dans la péninsule, au bénéfice de représentants de la société civile et de citoyens. Cette démarche permet de promouvoir une meilleure information quant au phénomène criminel, mais également de faire émerger des pistes de réflexion pour nourrir l’action des pouvoirs publics. La 5ème mobilité organisée par l’association a bénéficié à une vingtaine de Français : des membres de collectifs antimafias et d’associations de victimes, des journalistes, des universitaires, des étudiants… Les participants se sont rendus à Ostia, quartier balnéaire de la ville de Rome sous le joug des réseaux criminels. Sur place, ils se sont formés sur l’antimafia sociale, c’est-à-dire aux modalités de réponses citoyennes apportées à la lutte contre le pouvoir mafieux.
Durant cette mobilité de cinq jours, les participants ont été guidés par la journaliste Federica Angeli, fondatrice de l’association antimafia NOI, qui vit sous protection policière depuis plus de 10 ans. Ils ont eu l’opportunité de visiter des biens confisqués à la mafia, tels le port d’Ostia ou encore la Maison du jazz, à Rome. En effet, depuis 1996, la loi italienne permet l’usage social des biens saisis, une loi analogue ayant été promulguée en France en 2021. Le séjour a également permis une rencontre avec un criminel « repenti », un statut qui permet la coopération d’anciens gangsters — y compris coupables d’homicides — avec la justice, en l’échange d’une protection. Enfin, les participants ont pu assister à une conférence donnée par le journaliste Sergio Nazzaro, spécialiste du crime organisé, et mener une réflexion collective autour du statut de « victimes innocentes » de la mafia, qui, en Italie, ouvre l’accès à certains droits.
Depuis la fin de ce projet, Crim’HALT continue d’organiser des séjours d’études avec le soutien d’Erasmus+. Au printemps 2024, un nouveau groupe s’est ainsi rendu dans la ville de Casal di Principe, près de Naples, devenue le symbole de l’engagement citoyen contre le crime organisé. Toutes ces mobilités ont fait l’objet de nombreux articles et reportages dans des médias nationaux, permettant de mettre en lumière les sujets portés par l’association. En outre, les échanges et rencontres organisés contribuent à structurer un plaidoyer en direction des pouvoirs publics français. À titre d’exemple, Crim’HALT a œuvré en faveur du vote de la loi « usage social des biens mal acquis », en 2021, puis de son renforcement, en 2023, et continue de plaider la cause des victimes innocentes françaises.
Éducation des adultesMobilitésCitoyenneté / Culture / PatrimoineOrientation / Formation tout au long de la vieTÉMOIGNAGE
« Le soutien d’Erasmus+ est précieux dans la mesure où il permet d’inclure à ces voyages d’études des personnes qui n’auraient pas eu accès à cette possibilité autrement, certaines étant issus de quartiers défavorisés. L’un des grands atouts du programme est de donner la possibilité aux membres d’associations et collectifs antimafia de se rencontrer, d’échanger ! De plus, rassembler un public diversifié — associations, citoyens, journalistes… — concourt à créer une culture et une connaissance commune sur nos problématiques en Europe, et à favoriser une prise de conscience à plus large échelle : pour lutter efficacement contre la mafia, il est nécessaire de se doter de moyens et d’instruments législatifs efficaces, et d’encourager l’engagement citoyen ! »
Davide Bremi, trésorier de l’association Crim’HALT