Acquérir de nouvelles techniques pour accompagner les jeunes confrontés aux inégalités et discriminations

Titre du projet : Vis mon Erasmus+ Porteur de projet : Mission Locale Sud (La Réunion) Secteur : éducation des adultes Action : projet de mobilité Durée du projet : 24 mois (du 01/06/2020 au 31/05/2022) Subventions Erasmus+ : 38 130 € Pays partenaires : Espagne, Royaume-Uni, Suède Fiche du projet sur la plateforme européenne

Un consortium de mobilité pour créer un effet levier

Pour orienter les jeunes en insertion vers la mobilité et les accompagner au mieux, quoi de mieux que de vivre soi-même une expérience Erasmus+ ? Depuis 2016, afin de créer un effet levier en faveur de l’ouverture internationale, la Mission Locale Sud (La Réunion) propose à ses personnels d’effectuer des stages d’observation en Europe. Cette démarche est montée en puissance en 2019, avec la constitution d’un consortium intégrant les Missions Locales Nord et Est.

Ces mobilités visent également à faire découvrir aux participants de nouveaux outils et méthodes d’accompagnement. Il s’agit, dans une perspective citoyenne de lutte contre les inégalités et les discriminations, de mieux répondre aux besoins de jeunes confrontés à des freins périphériques à l’insertion.

Accueil dans des structures dédiées aux publics en difficulté

Dans le cadre du projet « Vis mon Erasmus+ », 11 personnes – essentiellement des conseillers en insertion – sont parties pour une durée de 15 jours en Espagne, en Suède ou au Royaume-Uni, après avoir bénéficié d’une préparation à la mobilité. Elles ont été accueillies dans des structures d’insertion, d’aide au recrutement ou d’accompagnement des jeunes entrepreneurs, mais aussi au sein d’organisations luttant contre les violences conjugales ou les discriminations liées au genre ou à l’orientation sexuelle, ou encore d’associations impliquées dans l’accompagnement d’immigrés.

En Espagne, elles ont pris part à diverses activités comme un atelier jardinage organisé pour des femmes défavorisées, une action contre l’homophobie menée en milieu scolaire ou encore une présentation du parcours de créateurs d’entreprises issus de l’immigration. En Irlande du Nord, elles ont par exemple assisté à un groupe de parole organisé par une association promouvant la santé et le bien-être des personnes LGBTQIA+.

Mise en place de pratiques inclusives

L’organisation de séjours Erasmus+ pour les personnels a contribué au développement de la mobilité des jeunes accompagnés par les trois missions locales. Avec le soutien de la Région et de France Travail, elles organisent, depuis 2019, entre 70 et 80 stages Erasmus+ par an pour des jeunes Réunionnais. Selon Nicolas Honorine, coordinateur du service de mobilité à la Mission Locale Sud, « Au-delà de l’effet démultiplicateur de la mobilité, le projet Vis mon Erasmus+ a aussi permis aux personnels de mettre en place de nouvelles actions à leur retour, comme des ateliers ou des actions de communication. Cela répondait au souhait de nos conseillers, et de nos structures dans leur globalité, d’aller vers plus d’inclusivité. » Forts de ces retombées positives, les partenaires ont renouvelé l’expérience, avec 11 nouveaux départs de personnels en 2022 et 2023.

TÉMOIGNAGE

« À Saragosse, en Espagne, j’ai été accueillie par des structures très différentes et participé à des activités autour de thématiques qui me sont chères, telles l’aide aux migrants ou les violences faites aux femmes. J’ai aussi découvert des techniques d’animation de groupes dans les domaines social, éducatif et professionnel. Nous avons beaucoup à gagner à découvrir ce qui se fait ailleurs. Ce type d’expérience permet de sortir de sa zone de confort, de développer ses capacités d’adaptation. »

Régine Payet, conseillère en insertion professionnelle à la Mission Locale Nord

« Mon immersion au sein de l’association Rainbow Project, à Londonderry, au Royaume-Uni, m’a permis d’observer leurs approches en matière de soutien et de prévention concernant la lutte contre les discriminations et en matière de santé affective et sexuelle des jeunes de la communauté LGBTQIA+ – cause dans laquelle j’étais déjà engagé. À mon retour, j’ai mis de nouvelles choses en pratique. Par exemple, je propose désormais de la documentation et des flyers dans mon bureau. Cela suscite des discussions et c’est une bonne chose ! Je travaille également avec une association, dans l’optique d’ouvrir une permanence d’accueil à la Mission Locale pour ces jeunes : un lieu neutre, où ils pourraient trouver des conseils sans craindre d’être stigmatisés. »

Franck Dechamps, conseiller en insertion professionnelle et référent Service civique à la Mission Locale Nord