Des lycéens français et espagnols engagés contre les violences faites aux femmes

Titre du projet : Sensibiliser les élèves sur les violences faites aux femmes Porteur de projet : Lycée polyvalent Jules Haag, Besançon (Bourgogne-Franche-Comté) Secteur : Enseignement scolaire Action : Échanges scolaires Durée du projet : 24 mois (du 01/09/2020 au 31/08/2022) Subventions Erasmus+ : 14 588 € Pays partenaire : Espagne Fiche du projet sur la plateforme européenne

Échange de pratiques pour œuvrer à l’égalité femmes-hommes

Alors qu’en France, on estime qu’en moyenne 213 000 femmes sont victimes de violences physiques ou sexuelles de la part de leur conjoint ou ex-conjoint chaque année[1], la sensibilisation des jeunes générations à la question des violences de genre apparaît essentielle pour mettre fin à ce fléau et instaurer un changement durable.

Dans le cadre d’un projet Erasmus+, le lycée bisontin Jules Haag s’est donc associé au lycée Mata Jove de Gijón (Espagne) pour faire travailler leurs élèves sur cette problématique, en lien avec des associations. L’occasion pour eux d’échanger des bonnes pratiques, en analysant les dispositifs de prévention mis en place dans leurs pays respectifs — l’Espagne est considérée comme pionnière en Europe dans la lutte contre les violences faites aux femmes — et de contribuer à leur tour à conscientiser leurs camarades et leur communauté.

Des réalisations collaboratives

Ateliers, rencontres avec des experts et associations, découverte d’expositions, d’une pièce de théâtre engagée… Durant deux ans, des élèves de filières générales et technologiques ont approfondi leur compréhension du sujet. En parallèle, encadrés par des enseignants de différentes matières, jeunes Français et Espagnols ont coopéré à distance autour de projets communs. Par exemple, ils ont créé des affiches bilingues présentées dans le cadre d’un concours organisé par le parquet de Besançon autour des violences de genre.

Sollicités par le Centre Information sur les Droits des Femmes et des Familles (CIDFF) 25, ils ont aussi conçu une exposition de portraits de femmes aux parcours remarquables qui a sillonné leurs deux régions, ont réalisé et vendu un calendrier au profit de l’association Solidarité Femmes, créé un magazine en ligne… À l’issue du projet, 12 jeunes Français se sont rendus en Espagne pour rencontrer leurs camarades espagnols, et peindre avec eux une fresque en l’honneur de l’égalité des genres dans la cafétéria du lycée Mata Jove. Le Lycée Jules Haag, quant à lui, a accueilli 8 élèves espagnols un mois plus tard.

Des liens pérennes instaurés

Les bénéfices sur les élèves participants sont indiscutables, mais la démarche a aussi permis d’ancrer durablement la question de l’égalité femme-homme au sein de l’établissement. Les enseignants, qui ont travaillé en interdisciplinarité durant le projet, continuent d’échanger et de se mobiliser pour sensibiliser les élèves, intégrant ce sujet aux enseignements et proposant des actions thématiques, dont de nouvelles rencontres avec le CIDFF.

Par ailleurs, les liens avec le lycée Mata Jove se sont maintenus, puisque les deux établissements sont à présent jumelés. Le lycée Jules Haag ayant intégré le consortium Erasmus+ porté par le rectorat de l’académie, les mobilités et échanges sont maintenus. Ils s’élargissent désormais à d’autres thèmes : l’année prochaine, ils porteront sur le sujet de l’industrialisation dans leurs territoires.

[1] Enquête Cadre de vie et sécurité, INSEE, 2019

TÉMOIGNAGE

« Ce projet a été très apprécié par nos élèves, parce que cela leur permet d’apprendre autrement. Rencontrer des experts, s’investir dans des entreprises concrètes et utiles à la société, pratiquer l’espagnol sur place… Ces initiatives apportent véritablement du sens aux enseignements. Malgré les restrictions liées à la pandémie, nous sommes heureux d’avoir pu maintenir des rencontres physiques, qui donnent une autre dimension aux échanges. Outre le renforcement des compétences linguistiques, c’est une belle aventure humaine qui permet à nos jeunes de découvrir qu’au-delà des différences, ils partagent de nombreuses valeurs communes avec leurs camarades espagnols. »

Annabelle Faure-Nening, professeure d’espagnol au lycée polyvalent Jules Haag